Résumer 6 pays en un seul article sera difficile, je me contenterai donc de l’essentiel. J’aurai passé presque 4 mois dans ces pays qui ensemble représentent moins de kilomètres que le Mexique. Mes journées ont été plus lentes, je me suis arrêtés plus longtemps, entre autres pour faire du volontariat et visiter de la famille et des amis en vacances là-bas. Des ennuis mécaniques m’ont aussi ralenti, ainsi que les rencontres merveilleuses avec ces gens qui construisent mon voyage. Mais ça en fait, ce n’est pas ralentir : c’est approfondir, connaître, vivre.
Des chiffres et des lettres
Amérique Centrale
Du 27 janvier au 20 mai 2013
119 jours dont 45 à vélo et 35 jours de volontariat
3364 km, total à l’odomètre : 15 869 km
8 traversées de la Division Continentale
5 crevaisons, 7 rayons de cassés, deux moyeux de brisés, deux câbles de vitesse rompus et une jante de roue fendue
74,75 km en moyenne par jour pédalé (28,27 par jour total)
Vitesse moyenne de 15,2 km/h
Journée la plus grande : 145 km
Journée la plus courte : 17 km
Journée la plus rapide : 21,1 km/h
Journée la plus lente : 9,0 km/h
Vitesse maximale : 73,4 km/h
Où dormir ?
Il y a beaucoup moins de CouchSurfers actifs et d’hôtes Warmshowers qui peuvent héberger en Amérique Centrale, mais j’ai pu tout de même en rencontrer quelques-uns au Costa Rica et au Panama. Camper n’est pas toujours recommandé, il faut s’assurer que personne ne peut nous voir, et cette tâche n’est pas évidente, trouvant rarement des lieux totalement inhabités le long de la route. Et les hôtels sont tellement pas chers au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua qu’il est tentant de s’y diriger en fin de journée. J’ai payé pour à peu près 25 % de mes nuits, dormant dans des petits hôtels sans grand charme pouvant me coûter entre 4 et 8 dollars. Souvent, ce qui s’appelle « hospedaje » est moins cher qu’un hôtel, et il peut valoir la peine de demander s’ils ont des chambres avec salle de bain partagée, qui seront bien sûr moins chères. Dans les lieux touristiques comme au lac Atitlan et Antigua au Guatemala et à plusieurs endroits au Nicaragua, on peut trouver des auberges de jeunesse pour 5 à 10 $.
Au Costa Rica, le coût de la vie est beaucoup plus cher et ce qui s’appelle là-bas les « cabañas », ces petits motels n’étaient pas tant économiques dans ma situation. Heureusement, j’ai pu rencontrer des gens qui m’ont permis de dormir chez eux, ou je me suis installé à camper près de commerces. Au Panama aussi j’ai campé près de commerces, les meilleurs étant des restaurants à l’extérieur des villes, qui ont souvent un terrain derrière l’édifice, une salle de bain… et de la nourriture.
Quoi manger ?
Le bonheur de l’Amérique Centrale est que chaque pays a sa spécialité, qui parfois se ressemble, mais qui change de noms. Les créations des boulangeries changent avec les frontières, la tortilla rapetisse et s’épaissit au Salvador (et les fourrent de fromage et autres délices, les appelant « pupusas »), et on en rencontre plus rarement au Costa Rica et au Panama. Alors que les fèves rouges et le riz sont de mise partout dans la région, ce n’est qu’en arrivant au Nicaragua que quelqu’un a eu l’idée de les mélanger, créant le « gallo pinto ». Le Costa Rica fait de même, mais l’appelle plus simplement « pinto ». Les deux pays se rivalisent à propos de qui l’a réellement inventé. La banane plantain, cuite et frite, accompagne souvent le repas du midi servi dans les « comedores » (ou « soda » au Costa Rica) avec un morceau de viande, et bien sûr la pelletée de riz et de fèves rouges. Les croustilles de bananes plantain ont fait ma joie. Les restaurants de poulets frits pullulent, ce qui donne une bonne dose de gras qui sera rapidement brûlé sous le soleil tapant d’Amérique Centrale. Se rafraîchir et reprendre ses énergies est possible avec une boisson de malt populaire au Panama sous le nom de « Vigor » (vigueur).
Ce qui a aussi fait mon bonheur, ce sont les fruits, qui sont quasiment donnés. Il y a partout de petits kiosques sur le bord de la route où les villageois vendent ce qui pousse sur leur terrain ou autour. Il n’y a seulement qu’au Panama où ces kiosques se font plus rare. Si j’ai dit de belles choses sur le Costa Rica, je dois cependant mettre un bémol sur leurs fruits, remplis d’eau et surement d’autres choses, produits par ces grandes multinationales pour l’exportation. Beaucoup moins savoureux que les petites mangues tordues ou les melons d’eau pleins de pépins que l’on peut trouver au Nicaragua.
Routes
La distance entre le Pacifique et l’Atlantique n’est pas très grande en Amérique Centrale, pour n’atteindre que 80 kilomètres au Panama. Passer du côté de l’Atlantique est le plus difficile. Il n’y a généralement pas de route qui longe cette côte. Ce sont plutôt des routes perpendiculaires à la route centrale qui se rendent aux villes portuaires des Caraïbes, ce qui oblige à devoir retourner sur ses pas. Il est possible de voir une Amérique Centrale sans grand relief, regardant les volcans de loin, en suivant la côte du Pacifique ; il faut se préparer à endurer la chaleur cependant. Avec mon désir de me compliquer la vie, j’ai opté pour la route centrale, dans des montagnes parfois surprenantes, surtout au Guatemala. Cette route centrale est la Panaméricaine, passant par les capitales, mais bien que l’on puisse y trouver son plaisir, il peut être possible de les éviter par de petites routes si on ne veut pas jouer dans le trafic et la pollution.
Les liens suivants amènent aux articles individuels pour chaque pays, où l’on peut trouver une carte de l’itinéraire effectué :
Guatemala – El Savador & Honduras – Nicaragua – Costa Rica – Panama
Et pour voir ou revoir les photos de l’Amérique Centrale, c’est par ici !
CA-4 : Guatemala, El Salvador, Honduras et Nicaragua
Costa Rica et Panama
Étienne, tes statistiques sont toujours appréciées et me réconfortent… Mes amis cyclistes (des rouleurs) me trouve lent lorsque je leur dit que je conserve une moyenne de 18 km/h en cyclotouring avec 25 kilo de bagages. Je vois que tu peux m’aider à les confronter. Pardonnons-leur, ils ne savent pas de quoi on parle.
Mais je lève mon chapeau devant ton exploit, Étienne. Je continue à te suivre.
Bonne route,
Jean