Voici le top 10 de mes meilleurs segments de routes de cette folle aventure. On trouvera ici différents paysages qui m’ont ouvert le plus les yeux, qui m’ont fait échapper le plus de « wow », ce que je recommanderais sans hésiter à ceux qui voudraient vagabonder à vélo, à pied, en voiture, à dos de mule ou peu importe dans les montagnes du continents.
Vous trouverez les cartes des segments choisis en cliquant ici.
10. Dempster Highway, Territoires du Nord-Ouest et Yukon, Canada
C’est là que tout a commencé. Bien que je voulais pédaler à travers les montagnes du continent, je m’étais trouvé de belles petites routes pavées. Cependant, commencer par 700 km de gravier sur la route la plus septentrionale (et bien isolée) du Canada m’a contaminé. Si je me suis par la suite compliqué la vie à prendre des petites routes, c’est la faute à la Dempster Highway, qui ma séduite par le peu de traffic et les paysages infinis. Cette route traverse une forêt bien nordique, de grandes zones de toundra et deux massifs montagneux. Deux traversées de rivières se font en bateau. Rares sont les points de ravitaillement, à part quelques villages amérindiens au nord de la route. En milieu de parcours, un îlot de civilisation (restaurant, camping, douche, garage) peut dépanner, sans toutefois pouvoir y faire des réserves de nourriture. Mais si on se prépare bien, cette route du Grand Nord Canadien épatera. Ne pas oubliez le chasse-moustique.
740 km de Inuvik à Dawson City, en gravier sauf les 40 km à Dawson City. Un guide pdf de la route, de ses services et de ses attraits peut être téléchargé ici.
9. Icefields Parkway, province d’Alberta, Canada
Un classique des Rocheuses Canadiennes, la Promenade des Glaciers, de son nom français, fera découvrir des cascades rugissantes, des montagnes enneigées, des glaciers et permettra de s’arrêter pour parcourir des sentiers de randonnée. Bien qu’il y ait pas mal de traffic, il est composé de vacanciers prenant le temps d’apprécier le paysage et un accotement pavé permet de garder une bonne distance. Si les paysages feraient mériter une meilleure position à cette route, la gestion du parc national y fait perdre des points. Alors qu’aux États-Unis, il en coûte moins cher aux moyens non-polluant de visiter les parcs nationaux et les campings ont des sites réservés pour les cyclistes et randonneurs, qui ne peuvent venir tôt en matinée réserver leur espace car ils doivent pédaler/marcher pour s’y rendre, rien de cela n’existe au Canada. On se fait donc harceler parc des garde-parc qui ne savent que faire de nous car il n’y a plus de place « officielles » dans les campings et qu’on nous interdit de faire du camping sauvage. Évitez le mois d’août donc.
230 km de Jasper à Lake Louise, entièrement pavé. Une carte détaillée de la route et de ses attraits peut être téléchargée ici.
8. Parc national de Yellowstone et de Grand Teton, état du Wyoming, États-Unis
Des geysers, des bisons, un profond canyon, des wapitis, des sources thermales aux eaux colorées, des lacs, des cascades… les parcs nationaux voisins du Wyoming ont tout pour plaire à vélo : le coût d’entrée est réduit pour les vélos, plusieurs campings permettent des étapes faciles (certains ferment à la mi-septembre cependant) et surtout, pas de stress pour circuler en voiture dans le parc. On passe parfois des bouchons de circulation près ou dans les stationnements pour visiter des geysers ou autre merveilles géologiques. On dépasse tout le monde à vélo, le verrouille à un poteau au début du sentier, on prend la sacoche de la caméra et c’est parti! Il y a des endroits pour s’arrêter visiter pratiquement à chaque demi-heure de vélo. Alors qu’on fait la file pour avoir un emplacement de camping pour voiture, les cyclistes et randonneurs se rassemblent dans un coin souvent à l’abri du vacancier, pour le tiers du prix. S’il n’y a pas de grandes randonnées dans le parc de Yellowstone, Grand Teton offrent de bons sentiers de montagne.
Route pavée. Il y a des sorties/entrées du parc dans les quatre directions cardinales, et une route en forme de 8 relie les attraits. Le circuit que j’ai fait dans les deux parc a totalisé 374 kilomètres. Des cartes du parc de Yellowstone se trouvent ici alors qu’ici se trouve des cartes du parc de Grand Teton.
7. Vallée de Chuquicara et Canyon del Pato, département d’Ancash, Pérou
Si le canyon del Pato figure dans les guides touristiques par son impressionnante entrée dans la région de la Cordillera Blanca sur une route sinueuse composée d’une quarantaine de tunnels, la vallée de Chuquicara, lorsque l’on suit la route des montagnes plutôt que d’aller vers Chimbote ou Trujillo sur la côte, est moins connue mais tout aussi impressionnante. Pas de tunnel cependant, laissant une vision panoramique sur l’aridité du lieu. On se sent bien petit dans le creux de cette profonde vallée de roc. C’est les tentatives de progrès qui amènent les gens à s’installer ici: un vestige de mine, un barrage, un village fantôme. Ne pas oublier la lampe frontale pour les tunnels.
Environs 130 km pour descendre une vallée et monter l’autre. La vallée du canyon del Pato n’est pas pavé. Certains segments de la vallée de Chuquicara sont pavés, mais parfois d’une voie de large.
6. Parc national de Huascaran, département d’Ancash, Pérou
Il y a beaucoup d’espace pour jouer dans le merveilleux parc national de la Cordillère Blanche, une chaîne de montagnes aux sommets à plus de 6 000 mètres d’altitude. Il est possible de s’offrir quelques expéditions à partir des villes de Caraz, Carhuaz ou Huaraz. Certaines routes traversent le parc, donc la Cordillière Blanche. Si les paysages sont à couper le souffle, l’altitude aussi. Les cols mènent à plus de 4 500 mètres, et si l’on ne prend pas le soin de s’adapter, l’expérience peut être désagréable.
La route que j’ai prise pour traverser le parc n’était pas pavée dans les limites du parc et totalise 120 km de Huaraz à Huallanca. De Carhuaz, une route nouvellement pavée passe par le col Punta Olimpica. Un article de Voyage Pérou sur le parc national Huascaran.
5. Île d’Ometepe, Nicaragua
En débarquant à Moyogalpa, port d’arrivée du bateau en provenance de San Jorge, j’ai immédiatement senti que le temps allait encore plus lentement que la lenteur de l’Amérique Centrale. L’île d’Ometepe m’a séduite. Les routes de l’île contournent les deux volcans qui se sont unis en une île au sein du lac Nicaragua. Plusieurs petits villages, chacun ayant des lieux pas cher pour s’héberger, permettent de couper le voyage en petites étapes faciles, pour profiter d’une randonnée à l’un des volcans, de fraîches sources thermales ou d’une cascade.
D’année en année, quelques centaines de mètres de routes sont recouverts d’un couche de ciment mais personne ne semble encore vouloir courir sur les routes de l’île. Plusieurs liaisons par jours à partir du port de San Jorge alors qu’Altagracia est un arrêt du bateau hebdomadaire faisait le trajet Antigua – Altagracia – San Carlos.
4. Ex-aequo : Carretera Austral, Chili et Ruta de los Siete Lagos, Argentine
Donnons le crédit aux routes où l’on rencontre le plus de cyclotouristes dans tout le continent sud-américain. Si tant de personnes viennent spécifiquement pour pédaler sur ces routes, où l’on retrouve également beaucoup de cyclistes locaux, c’est sûrement car il y a une raison : c’est beau ! Et pour ne pas faire de jaloux entre le Chili et l’Argentine les voici à égalité en quatrième position. Les chances qu’il pleuve plus qu’il ne fasse soleil n’arrête pas les cyclistes d’affluer sur la Carretera Austral pour apprécier la dense forêt, les montagnes enneigées et les glaciers (ne pas manquer le Queulat). Si vous êtes chanceux, vous pourriez même voir des dauphins en longeant le fjord près de Puyuhuapi (photo du haut). La Route des Sept Lacs, de son nom français, explore les nombreux lacs des parcs nationaux Lanín et Nahual Huapi de la province de Neuquén, en Argentine. Bien que l’on puisse traverser la région en deux jours, plusieurs cyclistes prennent une semaine pour s’arrêter le long des nombreux lacs et campings.
La Carretera Austral s’étire sur 1250 kilomètres de Puerto Montt à Villa O’Higgins. Cette carte montre le segment que j’ai emprunté. Majoritairement non-pavé, mais chaque année, de nouveaux segments sont recouverts de bitume. Ici, un article du site de tourisme officiel de tourisme du Chili. Pour la Ruta de los Siete Lagos, compter 110 km pour relier San Martín de los Andes et Villa La Angostura, sans compter les détours possible de la Route des Sept Lacs. Le dernier segment non-pavé était en cours d’asphaltage lors de notre passage. Site du parc national Nahual Huapi.
3. Route de Aguadas, Salamina et Aránzazu, département de Caldas, Colombie
Route alternative à la Panaméricaine en Colombie, au sud de Medellín, en passant par de petits villages coloniaux juchés en haut de montagnes surplombant de profondes vallées. Les Andes sont tellement vertes en Colombie, contrastant avec les montagnes rocailleuses et arides que j’ai vues plus au sud. Cette route n’est pas des plus facile : à vol d’oiseau, l’on se croit juste à côté du prochain village, mais voilà qu’il faut descendre jusqu’au fond de la vallée et monter sur la montagne voisine. La tropicalité du lieu épatera, la tranquilité des routes apaisera et l’authenticité des villages charmera.
Compter 180 kilomètres à partir de l’intersection à La Pintada, sur la Panaméricaine, jusqu’à Manizales, la capitale du département de Caldas. Route étroite, certains segments sont pavés, mais abîmés par d’anciens glissements de terrain.
2. Ruta Andina, région XV, I et II, Chili
Des sources thermales où il n’y a personne d’autre. Des lacs de sel d’un spectre éclatant. Des cieux étoilés purs et révélateurs. Des volcans parfois fumants. Des lamas, des vigognes, des alpagas, des viscaches, des flamants roses, des rheas. Des villages sans âme, abandonnés, ou peu peuplés. Des montagnes parsemées limitant la vue infinie de l’Altiplano sans arbres. Un autre monde. Le rugissement du vent ou le silence total. Un défi. On se retrouve généralement ici entre 3 500 et 4 500 mètres d’altitude. Un col difficile monte à un peu plus de 5 000 mètres, mais peu être évité par un long détour. Il s’agit d’un parcours parallèle à la fameuse route du salar de Uyuni et des Lagunes de la Bolivie voisine, moins le traffic de 4×4 en file indienne remplis de touristes, moins l’énorme salar bien connu. Ici, on traverse plutôt plusieurs petits salars chacun ayant une faune épatante.
J’ai parcouru 590 km sur cette route, reliant le poste-frontière de Chungara à Calama. Les derniers 80 km sont plutôt directs et droits, mais si les réserves de nourritures et motivation sont suffisantes, il est possible de continuer sur une route retournant près de la frontière bolivienne et se rendre directement à San Pedro de Atacama. Au nord de Chungará, la Ruta Andina se rend jusqu’au point tri-partie, où se joignent les frontières du Chili, du Pérou et de la Bolivie. Mon article sur la Ruta Andina ici. La qualité de la route passe de routes sablonneuses à parfaitement pavées, avec tout ce qu’il y a entre les deux.
1. Vallées Calchaquíes, province de Salta, Argentine
Voilà un lieu d’une valeur géologique impressionnante qui ne fait pas parti d’un parc national. Nous sommes sur la mythique route 40, qui ici n’est qu’une petite piste bien tapée. De l’Abra del Acay, le point le plus haut de la route, c’est la descente vers les vallées Calchaquíes. Il faut traverser quelques petites rivières à gué dans la descente. La route suit une vallée assez large le long de la rivière qui est parfois étranglée par une formation rocheuse. Il faut donc la surmonter, et redescendre dans la vallée suivante. Ajoutez quelques cactus, quelques vielles voitures pas pressées, des troupeaux de chèvres et de vaches, un cowboy par-ci par-là, d’autres formations rougeâtres venant d’une autre planète et vous aurez les yeux grands ouverts jusqu’à Cafayate, zone viticole où il faut bien s’arrêter pour goûter. À mi-chemin, Cachi a son charme avec ses petites maisons blanches. De là, vous rencontrerez plus de voitures, souvent des touristes faisant une boucle à partir de Salta, la capitale provinciale, passant par Cachi et Cafayate. Mais rien de bien agressif ; tout le monde prend le temps d’apprécier.
Il faut compter 260 kilomètres du col de l’Abra del Acay, à près de 5 000 mètres d’altitude, jusqu’à Cafayate, à 1 600 mètres. Il va sans dire que faire le trajet du nord au sud est plus facile. Monter au col de l’autre côté, à partir de San Antonio de los Cobres est moins long car cette ville se trouve encore en altitude altiplanique, à 3775 mètres. La route est majoritairement non-pavé mais de courts segments le sont. En provenance de Salta, il est possible de rejoindre Cachi et faire la moitié sud de la route décrite. Site des vallées Calchaquíes.
Vous trouverez les cartes de tous segments choisis en cliquant ici.